Un faux prêtre, un agent infiltré, un gourou machiavélique : Bienvenue à l’hôtel El Royale !
- Jérémy
- 27 nov. 2018
- 3 min de lecture
Sortie dans les salles française le 07 novembre 2018, le film, produit par Drew Goddard connu pour avoir réalisé « La cabane dans les bois » mais également pour avoir scénarisé « World War Z », offre une mise en scène assez originale avec des acteurs appliqués malgré quelques incohérences globales au sein d’un scénario plutôt classique.

Le film prend ainsi place au sein de l’hôtel « El Royale » connu pour son passé glorieux où se sont côtoyées stars et personnalités politiques influentes mais aujourd’hui délaissé et quasiment abandonné avec comme clients de simples passants n’ayant pas les moyens de se loger en ville ou autres prostituées voulant accueillir des clients..
Point intéressant du scénario, l’hôtel El Royale possède la particularité d’être situé à cheval sur deux états : la Californie et le Nevada, il est donc possible pour les visiteurs de choisir une chambre dans l’un ou l’autre des deux Etats. « El royale » propose, de ce fait, comme énoncé par le réceptionniste Miles (en réalité l’homme à tout faire de l’hôtel) la chaleur et la lumière du soleil à l’ouest, et l’espoir et les opportunités à l’est représentées par des couleurs et des décors différents.

Avant de rentrer dans les détails, il est important d’énoncer que le film possède un casting de qualité avec notamment Dakota Johnson, Jon Hamm ou encore Cynthia Erivo.
Cependant 3 autres acteurs prennent à mon goût une place beaucoup plus importante de par leur prestation. Il s’agit de Jeff Bridges, faux prêtre à la mémoire défaillante, de Chris Hemsworth, gourou incontrôlable au déhanché ravageur et surtout de Lewis Pullman, réceptionniste drogué et hanté par ses démons qui propose réellement une interprétation incontestablement parfaite.
Si l’on revient sur l’histoire globale du film : différents clients arrivent à l’hôtel « El Royale », plus atypiques les uns que les autres, ces derniers vont voir leur vie basculer lorsque leurs pire secrets vont se révéler au grand jour au sein d’une soirée qui restera gravé dans l’esprit de ceux qui auront la chance de voir la lumière du jour, car oui tout le monde ne connaitra pas le même sort !
Ce film distrayant permet de passer un bon moment grâce à la découverte de chaque personnage en détails, de leur histoire et de leurs réelles raisons d’être en ce lieu ce fameux soir. De plus, la mise en commun de ces histoires par l’intermédiaire d’une scène observée d’un endroit différent par chacun des personnages est une réelle prouesse scénaristique et vaut le détour grâce à son efficacité dans l’avancée de l’intrigue ! Cependant, à force de donner de nouveaux éléments, le film s’oblige à finalement en occulter pour réussir à tenir une durée raisonnable pour le spectateur (pas loin de 2 h 30 !)…
Par exemple, l’agent infiltré donne des informations à ses supérieurs, qui n’interviendront pas en sachant qu’ils n’ont pas de nouvelles de ce même agent..

Une autre intrigue, présentée comme l’intrigue principale du film, laisse sur sa faim malgré sa mise en avant au fur et à mesure que l’on avance dans celui-ci. En effet, on apprend par l’intermédiaire de l’agent infiltré puis par Miles que les gérants de l’hôtel ont installé derrière les miroirs des chambres de l’hôtel, un long couloir d’où étaient filmés les hôtes de prestiges lors de leurs soirées de déboire et de débordements. On apprend cependant qu’une des bobines compromettantes fut gardée par Miles car la personnalité en question eut à son égard un comportement des plus amical au contraire des habituels clients.
Lorsque le père Flynn et Billy Lee regardent la bobine en question, on comprend son importance politique et son prix si elle venait à être vendue. Pourtant la révélation n’interviendra jamais, même si l’on peut supposer que sur cette bobine se trouvait la nuit de débauche que la légende attribue à J.F.Kennedy et Marylin Monroe (que l’on voit sur les photos collés au mur du début du film)
Pour résumer, ce film vaut clairement le détour grâce à des prestations de qualité, la mise en place d’un parallèle de la vie de chaque personnage ainsi que de cette fameuse scène vécue différemment par chacun d’entre eux. Cependant, à force de complexifier le scénario, certains éléments passent à la trappe et atténuent sur la fin toute l’ambiance créée depuis les premières minutes du film.
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