Review - Robin des Bois (2018): Une réadaptation du mythe qui ne s'assume pas.
- Nathan
- 14 déc. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 déc. 2018

Est-il encore utile de présenter Robin des Bois ? Personnage emblématique de la culture anglo-saxonne, le célèbre prince des voleurs est de retour sur grand écran avec cette nouvelle adaptation.
Parmi les adaptations marquantes du héros, on retiendra la relecture offerte par Disney, mais également les films Robin des Bois : Prince des voleurs (1991) avec Kevin Costner et Robin des Bois (2010) avec Russel Crowe dans le rôle du célèbre archer.
Dans cette nouvelle adaptation, c’est Taron Egerton principalement connu pour son rôle d’Eggsy dans Kingsman : Service Secret, qui incarne Robin de Loxley.
L'acteur offre une interprétation musclée, mais manque clairement de charisme si on le compare à des acteurs comme Russel Crowe ou encore Jamie Foxx qui lui fait de l'ombre dans le film.
Le film se dote d’ailleurs d’un casting assez impressionnant avec notamment Jamie Foxx et Ben Mendelsohn ou encore Jamie Dornan.
Dès les premières minutes, le film semble offrir une vision assez inédite du célèbre voleur puisque Robin y est présenté comme un jeune noble et non un pauvre truand, alors que c’est ici Marianne qui se retrouve plus ou moins dans sa situation.
Robin est alors envoyé en Arabie parmi les Croisés et c’est à son retour, après avoir pris conscience des horreurs commises durant la guerre et après avoir tout perdu, que Robin va nourrir une haine profonde contre le Shérif de Nottingham et ses actions.

La partie consacrée aux Croisades en Arabie est assez inédite et offre des scènes d’actions convaincantes et permettent d’offrir au personnage de Robin, mais aussi à celui de Jean, une réelle histoire justifiant leur future révolte contre le Shérif.
Les scènes d’actions sont d’ailleurs l’un des réels point fort de ce film, qui nous en met plein les yeux à ce niveau. Le réalisateur use de ralenti et de grandes batailles nerveuses et effrénées disséminé tout au long du film. On ne s’ennuie pas une seconde et on en redemanderait bien volontiers.
Le film se démarque également par son style totalement inédit, très urbain pour un film se déroulant au Moyen-âge.
Le style est très surprenant et pas toujours dans le bon sens du terme. On y voit la une réelle envie de se démarquer des films précédents, mais à aucun moment ce choix n’est réellement justifié par l’intrigue.

Le tout est gênant par moment, notamment dans les costumes et la scène de la réception qui offre un rendu beaucoup trop moderne pour un film se déroulant à cette époque. Cela ne sert pas particulièrement l’intrigue et on se demande s'il n’aurait pas fallu faire un film Robin des Bois retranscrit à notre époque pour assumer l’idée jusqu’au bout.
Car oui, le sujet évoqué dans Robin des Bois est intemporel et il suffit de regarder les informations pour s’en rendre compte. L’histoire du peuple qui se soulève face au gouvernement pour contester les impôts qui ne cessent de les appauvrir. Cela ne vous rappel rien ?
Le parallèle aurait pu être intéressant, mais l’idée n’est pas clairement assumée et on se retrouve avec un film qui certes visuellement sort des chantiers battus, mais qui n’offre rien de nouveau au célèbre Prince des Voleurs.
Cette volonté de se démarquer se retrouve également au travers du personnage de Jean, très différent de tout ce que l’on a pu voir jusqu’ici. Jamie Foxx est convaincant dans ce rôle qui est plutôt l’une des belles surprises du film.

La grande déception est peut être le Shérif de Nothingham, interprété par un Ben Mendelsohn abonné aux rôles de méchant ces dernières années après Star Wars : Rogue One et Ready Player One.
Le personnage est très peu développé et apparaît juste comme une ordure, méprisant son peuple et assez niait pour se faire berner par Robin tout au long du film. Celui-ci souffre également de répliques plus ridicules les unes que les autres qui rendent le personnage risible, malgré tout le talent de son interprète.
Que dire alors du personnage de Marianne, qui offre simplement une histoire d’amour niaise à Robin.
Will Scarlett, incarné par Jamie Dorman, s’éloigne également beaucoup de ses origines et devient un simple rival de Robin, qui pourrait se révéler bien plus intéressant si une suite voit le jour.
Robin des Bois est donc un simple film d’action certes efficace, mais qui laisse un goût assez amer, tant le potentiel du personnage et du style urbain est mal exploité.

Si ce film ne portait pas le nom Robin des Bois, on pourrait d’ailleurs l’apprécier beaucoup plus.
Le personnage de Robin des Bois de par son histoire et ce qu’il représente, ce doit d’être bien mieux exploité. Il manque ici tout le côté symbolique du personnage qui est à peine effleuré et très mal retranscrit.
On reste alors sur notre faim et on ne peut que penser que ce film bien que divertissant, reste tout de même oubliable et ne se classera pas parmi les meilleures adaptations du Prince des Voleurs.
Il faut alors voir cette nouvelle adaptation de Robin des Bois comme un blockbuster efficace et stéréotypé qui pose peut-être ici les bases d’une série de films. Il y a des bonnes idées, mais le tout est assez mal exploité et on reste sur notre faim.
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