Captain Marvel: Marvel offre (enfin) la vedette à une héroïne, mais ne révolutionne pas le genre

Nathan
8 mars 2019
4 min de lecture

Le MCU fait son grand retour sur les écrans cette semaine avec Captain Marvel, dernière échéance avant le très attendu Avengers : Endgame.

C’est la première fois qu’un film du MCU est consacré à une femme, la journée de la femme était donc une date très symbolique pour la sortie du film sur les écrans américains.

Place aux femmes

On découvre donc Vers (Brie Larson) qui vit sur la planète Hala des Kree, un peuple ressemblant physiquement aux êtres humains, mais à la technologie beaucoup plus avancée.

Vers souffre d’amnésie et n’a que des souvenirs des six dernières années de sa vie. Tout ce qui semble à relier à son passé, est des brides qui surviennent durant des rêves.

C’est donc une grande partie du film qui sera consacrée à la découverte du passé de Vers et à sa construction personnelle en tant que super-héroïne.

Parallèlement, Vers s’entraîne avec son mentor Yon-Rogg qui tente de lui apprendre à maîtriser ses émotions et à faire d’elle une meilleure combattante.

La relation entre les deux personnages est malheureusement à peine effleurée durant de brèves scènes du film, ce qui enlève l’impact émotionnel qu’aurait du apporter les rebondissements de l’intrigue.

Jude Law méritait mieux que ce personnage fade que tout le monde oubliera rapidement.

L’intrigue prend son envol, lorsque Yon-Rogg, Vers et leurs alliés partent en mission sur une autre planète et tombent dans un guet-apens tendu par des Skrulls.

Les Skrulls sont des ennemis des Kree, qui ont la capacité de prendre l’apparence de n’importe qui. Vers est alors capturé par un Kree du nom de Talos et c’est en tentant de s’échapper que celle-ci va échouer sur notre planète.

Vers fait donc son arrivée sur Terre en 1995 et fait la rencontre de deux jeunes agents du SHIELD, Nick Fury et Phil Coulson. On note d’ailleurs une petite incohérence puisqu’il me semble que le nom du SHIELD n’est pas encore choisi durant les événements d’Iron Man et que c’est dans ce film qu’on suggère à Phil Coulson de trouver un acronyme.

C’est donc de ce postulat que l’intrigue démarre, puisque Vers va devoir faire équipe avec Fury, pour empêcher les Skrulls de découvrir une source d’énergie qui pourrait anéantir son peuple.

La relation entre Vers et Fury est plutôt intéressante, les deux personnages sont complices et l’humour est très présent.

Mais c’est à peu près tout, les autres personnages ne sont pas très attachant, ni mis en avant, si ce n’est le chat Goose, le nouveau baby Groot, puisqu’il risque d’attendrir les petits et grands et d’être décliné dans tous les formats au niveau Marketing.

On pourra noter la présence de Ben Mendelsohn qui semble abonné aux rôles de méchants depuis Rogue One.

Les femmes occupent sans grande surprise une grande place dans l'intrigue car outre Captain Marvel, les seconds rôles forts sont tenus par des femmes comme le docteur Lawson ou encore Maria Rambeau la meilleure amie de Carole, femme seule élevant sa fille.

Les origines de Nick Fury

Le gros point faible du film selon moi est le traitement de Vers/ Carole, puisque l’on apprend que tardivement dans le film ses origines et son lien avec le docteur Lawson.

C’est uniquement après cette scène que Vers devient Carole Denvers et nous montre l’étendu de son énorme potentiel.

Avant cela, le personnage est assez plat et dépourvu d’émotion. À trop vouloir nous dépeindre une femme forte, l’interprétation de Brie Larson nous apparaît comme totalement plate et inexpressive. C’est uniquement par ses pouvoirs que le personnage gagne finalement en charisme.

La période durant laquelle se déroule le film aurait également pu être mieux utilisées. Ici, celle-ci est mise en avant durant quelques scènes principalement comique et finalement le film n’utilise que très peu la nostalgie des années 90, qui pourtant fonctionne très bien dans bien d’autres films.

Le second personnage vedette du film est Nick Fury, toujours interprèté par un Samuel Lee Jackson rajeunit par CGI et bien plus réussis que le MoustacheGate de Justice League.

On découvre les premières interactions entre Fury et les êtres dotés de capacités fantastiques. C’est ici aux prémices du projet Avengers que l’on assiste.

Malheureusement, le film massacre le personnage de Fury, qui sert globalement que de ressort comique et qui est bien loin de sa version papier. Le secret de la perte de son œil est d’ailleurs enfin révélé et la révélation risque de faire grincer des dents les fans de comics.

Finalement, le film n’est ni plus ni moins qu’une Origins Story, comme on pouvait s’y attendre.

Marvel a les points et pieds liés après les événements de fin d’Avengers : Infinity War et le fait d’introduire un héros du passé est le meilleur moyen d’avancer sans risque.

Cependant, encore une fois, la situation paraît presque ridicule quand Carole offre le fameux bipper à Fury qui est censé l’appeler en cas d’urgence. Fury a donc certainement estimé que les événements d’Avengers et de l’ère d’Ultron ne sont pas des cas d’urgence, puisqu’il n’avait jusqu’ici jamais fait appel à Carole.

Cette dernière d’ailleurs ne semble pas trop se soucier du sort de ses amis restés sur Terre finalement.

Globalement, le scénario est des plus classique et convenu.

Le film offre comme toujours deux scènes post-générique,dont l’une directement liée au prochain Avengers.

Pour conclure, Captain Marvel est un divertissement agréable à suivre, mais dispensable. Le film n’invente rien et ne nous surprend pas. Brie Larson peine à briller dans le rôle de Carole Denvers et le film n’arrive pas à surpasser Wonder Woman, film avec lequel la comparaison est obligatoire puisqu’il met également en scène une super-héroïne.

Il faudra faire beaucoup mieux dans Endgame si Marvel veut refaire le coup de maître réalisé avec Infinity War.