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Review True Detective Saison 3 - Vies brisées

  • Photo du rédacteur: Nathan
    Nathan
  • 12 mars 2019
  • 4 min de lecture

Après une première saison acclamée par la critique et les téléspectateurs et portée par Woody Harelson et Matthew McConaughey, True Detective avait tenté de renouveler l’exploit avec une seconde saison et une nouvelle enquête, mais cette seconde saison n’avait pas su conquérir son public et semblait marquer la fin de la série.

Il aura fallu attendre 4 ans, pour que True Detective fasse son grand retour sur nos écrans.

Dans cette nouvelle saison, nous retrouvons au casting Mahershala Ali dont la côte ne cesse de grimper depuis son Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2017, et Stephen Dorff, dans les rôles principaux.


Une enquête dévastatrice


L’action se déroule sur trois périodes différentes et reprend les codes de la saison un, les codes qui ont créé l’identité de True Detective et ce récit qui s’entremêle sur différentes périodes de la vie de ses protagonistes.

Tout débute donc en 1980, dans les Ozarks, deux enfants disparaissent en faisant du vélo et l’enquête est confiée aux inspecteurs Wayne Hays et Roland West.

Les inspecteurs peu habitué à des enquêtes de cette importance, voient les fausses pistes se multiplier.

La seconde période de l’intrigue se déroule en 1990, dix ans après les faits, suite à un rebondissement dans l’affaire toujours irrésolue, nous suivons les deux mêmes inspecteurs et nous découvrons l’impact qu’a eût l’affaire sur leurs vies et notamment sur celle de Wayne.

Puis, la troisième période se déroule en 2015, Wayne Hays , maintenant à la retraite et atteint de la maladie d’Alzheimer, tente de se souvenir et de retracer les événements en répondant aux questions d’une journaliste, ce qui lui permettra de voir l’affaire d’un regard neuf.

On retrouve ici de nombreuses similitudes avec la recette de la première saison qui avait fait le succès de la série.

Comme lors de la première saison, l’enquête sur la disparition des deux enfants, n’est que prétexte et sert de toile de fond pour conter l’histoire des deux enquêteurs et en particulier celle de Wayne Hays, porté par un Mahershala Ali qui peut nous montrer l’étendu de son talent.

Cette histoire a à coup sur eût un impact sur sa vie personnelle. Au fur et à mesure de l’enquête et de l’échec qui se profile devant lui, l’inspecteur voit sa vie et son équilibre mental fragilisé.

Son histoire d’amour avec Amélia, sa femme, est d’ailleurs étroitement liée à l’enquête, de part les circonstances de leur rencontre, mais également de part le fait qu’Amélia écrive un livre sur cette même enquête. L’enquête finira par s’immiscer entre les deux personnages et à rendre cette vie invivable aussi bien pour l’un que pour l’autre.


Le personnage de Hays est en lutte constante contre lui-même et contre ses démons, jusqu’à perdre tout ce qu’il lui reste y compris la mémoire, dans une scène déchirante et bouleversante.

La vie de son coéquipier l’agent West n’est pas non plus de tout repos et l’enquête aura la aussi raison de son couple. Sa proximité avec le père des deux enfants, l’impliquera plus que de raison et aura un impact néfaste sur sa vie.

Nick Pizzolatto reprend donc les recettes ayant fait le succès de la série et bien que la première saison reste aux yeux d’une grande majorité du public, comme inégalable, cette saison 3 s’en sort avec les honneurs.

L’enquête est intéressante à suivre et semble se lier de très près à celle de la saison 1 qui cachait des secrets encore bien sombres à son dénouement. Rust Cohle et Martin Hart avaient fait leur part du boulot sur cette histoire sordide et c’est maintenant au tour d’un second duo de policier, de voir leur vie consumée par une affaire assez similaire.

Un casting XXL


Mahershala Ali est tout bonnement exceptionnel. Du jeune flic surdoué, au père de famille et mari perdant totalement pied, jusqu’au vieillard à la mémoire défaillante, l’acteur crève l’écran et est l’attraction principale de cette troisième saison de True Detective.

Stephen Dorff est lui aussi très bon et monte en puissance tout au long de la saison, si Ali n’était pas aussi exceptionnel, nul doute que l’acteur récolterait lui aussi les lauriers, mais comme dans la première saison ou Matthew McConaughey avait totalement crevé l’écran, ici un personnage se détache et saura ravir les fans.

Pizzolato joue donc sur notre amour pour la première saison de la série pour tenter de renouer avec le succès qu’était True Detective à ses débuts et on peut dire qu’il s’en sort plus qu’honorablement.


L’intrigue est très similaire, le mélange des timeline lui aussi, la plongée dans une Amérique profonde et crasseuse ou encore l’évocation du fameux « Roi en jaune » et même l’enquête des deux inspecteurs de la première saison est même évoqué au détour d’une scène.

Finalement, Nick Pizzolato semble avoir tout compris. Ce qui importe pour faire une bonne série, c’est avant tout d’avoir de bons personnages et ce sont les relations entre ces derniers qui priment sur l’intrigue.

L’enquête ne sert que de fil rouge, ce qui importe, c’est la vie de ses hommes et femmes brisés par cette double disparition.

Ici, pas de place pour les grandes théories sur le Roi en Jaune comme dans la première saison ou sur Carcosa. L’enquête bien que découpée comme un puzzle, reste fluide et logique dans sa conclusion.


True Detective est aussi un petit bijou dans sa mise en scène et sa photographie qui parviennent à rendre poétique, les paysages froids et crasseux de l'Amérique profonde. Rare sont les séries qui peuvent en dire autant.

Le générique est encore une fois une grande réussite tout comme celui des deux premières saisons.

En bref, même si cette saison trois a un goût de déjà vu. True Detective reste une série de qualité que l’on prend plaisir à suivre chaque semaine.

Le rythme très lent de la série est balayé par ses nombreuses qualités. On pourra reprocher à la série de se reposer sur ses acquis et de ne rien offrir de nouveau.

C’est donc un retour gagnant, mais frustrant. Une quatrième saison est elle nécessaire ? Rien n’est moins sûr. Mais qui boudera son plaisir si l’on nous offre de nouveau un casting et une histoire de qualité ?


La note de Nathan :

Scénario : 8/10

Personnages : 10/10

Ambiance : 9/10

Note Globale : 9/10

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